Maghrébines en exode

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Ce livre est à la fois un recueil d'oeuvres d'art et une histoire humaine. Cinq Marocaines ont quitté leur patrie. Il ne leur a pas suffi de débarquer en France pour trouver une terre. Il leur a fallu inventer un langage pour habiter dans un pays. Elles ont traversé le désert des banlieues. L'association "Mes-tissages" a marché avec elles dans leur exode.

Ce récit est à la première personne. Pourtant ce n'est pas une voix individuelle qui s'exprime. Il ne s'agit pas non plus d'une fiction. L'histoire est composée à partir des propos tenus par ces cinq femmes et par leur entourage. Elle permet d'apercevoir les soucis du monde immigré, la vie dans les banlieues et les cités, l'implantation d'une religion nouvelle en France, la forme que peut prendre le dialogue entre musulmans et chrétiens.

Prix : 22 euros + 4 euros de frais de port
chèque à l'ordre de "Mes-tissages"
6 allée Louis Jouvet
92390 Villeneuve-la-Garenne

Extrait du livre :

« Je voulais voir Christine. Elle a pris les devants; je l'ai croisée un jour dans la cité. Elle m'a posé une question : ' ça te plairait de travailler et d'avoir un salaire?' J'ai cru qu'elle se moquait de moi. Je ne sais pas le français... Je n'ai aucun métier. Mais elle a insisté. La préfecture proposait qu'on devienne 'chantier d'insertion'. Ce mot là, je ne le comprenais pas. Bien sûr, je l'avais déjà entendu mais sans savoir ce qu'il signifie.

Chaque fois qu'une fille mettait le voile sur sa tête, à la télévision on faisait toute une histoire et le mot « insertion » revenait toujours. Je croyais que quand les français employaient ce mot c'était pour dire « ce sont des bons à rien ces maghrébins ! Elle m'a expliqué, Christine. « Insertion » cela veut dire « être capable de sortir de la cité ; être capable de travailler, de se déplacer, de vivre sans être obligée de rester enfermée dans sa maison ».

Elle a répété sa question : « ça te plairait de travailler et d'avoir un salaire ? » Je lui ai répondu : « ça me plairait de continuer à faire du tissage ». Justement, si on ouvrait un « chantier d'insertion », on deviendrait des professionnelles du tissage. Je n'ai pas répondu tout de suite. Il fallait que je demande à mon mari. Le mot « salaire » trottait dans ma tête. A cette époque-là mon mari avait peur d'être en chômage. »


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