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Encore Gaza ! (mai - juin 2010)

Lettre ouverte au Président Barak Obama

Message des responsables
de la maison islamochrétienne


Appel aux intellectuels du monde entier
"Ce que l'Occident ne veut pas admettre"
par Mustapha Chérif,
le 4 janvier 2009


Un message de Père Elias Zahlaoui
damas, le 27 décembre 2008



Encore Gaza !


Musulmans et chrétiens de la Maison Islamo Chrétienne
appellent de tous leurs voeux une paix juste sur la Palestine.
Ce désir de justice et de paix nous permet de recevoir
la suggestion de notre ami juif Emile Moatti.

Déclaration de la Maison Islamo Chrétienne

En s'attaquant à un convoi humanitaire, Israël, à nos yeux, a fait la preuve que les raisons sécuritaires motivant le blocus de Gaza sont fallacieuses. Prendre en otage les populations de Gaza ne peut qu'accroître la violence et alimenter le ressentiment d'un peuple qui pourrait pourtant vivre fraternellement avec ceux qui aujourd'hui sont devenus leurs ennemis.

Le drame dont fut victime la flottille qui tentait de porter secours à des hommes, des femmes et des enfants en situation de détresse ne doit pas cacher le travail de tous ceux qui, en Palestine et Israël, militent pour une convivialité heureuse sur la Terre-Sainte. Ces derniers, en fin de compte seront les vrais vainqueurs.

L'ancien curé de Gaza, le Père Musallam, était en France lors de ce drame. Son premier réflexe a consisté à rendre hommage aux victimes. Nous nous joignons à lui pour reconnaître que ceux qui furent tués lors de cet affrontement rendent vivante la parole de Jésus : « Il n'est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime ». Nous voulons aussi nous faire l'écho de son appel : « Nous avons besoin de sentir que nous ne sommes pas délaissés ; nous avons besoin de joie et d'espérance ».

Déclaration d'Emile Moatti

Notre ami Emile Moati, au moment de l'émotion causée par le drame de la flotille humanitaire de Gaza, envoie un message évoquant le rôle de l'Eglise au cours des dernières décennies et formulant une suggestion que nous proposons ici. Emile Moati qui fut longtemps responsable juif de la section française des Religions pour la Paix réside actuellement à Jérusalem où il est délégué de la Fraternité d'Abraham.

"Je suggère une action commune: que nous nous invitions partout, les uns les autres, à nos cérémonies pénitentielles prochaines, qui existent et sont prévues dans toutes nos traditions respectives, afin de susciter un éveil de nos consciences (en se plaçant, pour les croyants, devant ce qu'ils appellent Dieu, le Dieu Créateur de tout, et libérateur, de la Bible et du Coran, le Dieu d'amour, de miséricorde et de justice) . Je ne crois pas que les hommes de religion actuels soient capables d'une telle initiative, trop enfermés qu'ils sont, y compris chez nous juifs, dans leur cadre communautaire particulier. L'initiative méritoire du Pape Jean Paul II, le 27 Octobre 1986, à Assise, à laquelle j'avais été invité à participer, avait été également exemplaire et porteuse d'immenses espoirs: Le Vatican eut le grand mérite de l'organiser, mais elle s'est essoufflée. Il faudrait la reprendre sur une base non seulement catholique, mais laïque (au bon sens du terme, c'est à dire sans la couper du soutien des religions organisées), si possible universelle, par exemple sous l'égide de l'UNESCO."



Lettre ouverte au Président Barak Obama


par le Dr. Bernard Sabella
Membre du Conseil Législatif Palestinien
Professeur Associe en Sociologie à l'Université Pontificale de Béthléem
Directeur de Departement du Service au Refugies Palestiniens
du Conseil des Eglises de Moyen Orient
Al Quds - Jérusalem -Vendredi, 9 janvier, 2009
Traduit de l'anglais par Paulette Martin, sous titres de la rédaction

Occupation et Droits de l'Homme

Cher Monsieur le Président,
La situation dans les territoires occupés palestiniens continue à être tragique. C'est peu dire. Cette guerre actuelle contre Gaza nous dit et redit que le conflit Israélo-palestinien n'a pas été résolu, et que les deux peuples - le peuple israélien et le peuple palestinien - continuent à s'opposer de manière frontale. Occupation ne rime pas avec Liberté, avec les Droits de l'Homme, ni avec les aspirations à une vie digne et décente. Les scènes d'horreur émanant de Gaza obligent le monde entier, mais surtout les personnes d'influence et de bonne volonté comme vous-mêmes, à travailler en vue d'une solution capable de résoudre ce conflit, déjà long d'un siècle.

La situation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est n'est pas foncièrement meilleure qu'à Gaza, même si elle ne s'affiche pas à la une des journaux. La Cisjordanie est morcelée par des centaines de checkpoints, par le Mur de Séparation et par des moyens de contrôle de la population qui confinent les palestiniens en leurs localités, ce qui rend une vie économique, politique ou sociale totalement impossible. Même les sept ou huit kilomètres qui séparent Jérusalem de Bethléem sont devenus infranchissables, car les Palestiniens sont obligés d'obtenir des permis spéciaux pour prier, pour aller à l'hôpital, ou même pour songer à rendre visite à des membres de leurs familles, que ce soit en des circonstances heureuses ou malheureuses.

Une résistance à craindre

Cher Monsieur le Président,
Des Américains qui sympathisent avec les Palestiniens nous posent actuellement cette question: «Est-ce que vous fondez de grands espoirs sur cette nouvelle administration démocrate ? » Nous leur répondons, le plus souvent, que nous nous sommes habitués à ce que les administrations américaines entrent et sortent sans que la moindre solution n'améliore notre situation lamentable, vu que nous sommes pris dans une souricière. Nous n'y voyons aucune porte de sortie. Pourtant le changement dont vous êtes porteur pour le grand Peuple Américain dans son ensemble, et votre détermination à épouser la cause des plus défavorisés, avec comme option le Droit et l'ouverture envers tous, dans votre propre pays comme à l'étranger - tout cela nous encourage à espérer. Nous mettons d'autant plus d'espoir en vous, Monsieur le Président, que vos propres déclarations indiquent que, dès le 20 janvier, votre administration entendra faire du conflit Israélo-Arabe une priorité.

Nous avons toutefois peur, Monsieur le Président, que si vous vous entêtiez à promouvoir une solution juste au conflit Israélo-Palestinien, vous verriez grossir une résistance implacable à partir de groupes de pression, dans votre pays et ailleurs - de ceux qui n'ont que les intérêts d'Israël à coeur, et qui vous opposeraient quantité d'arguments fallacieux pour vous empêcher d'avancer vers la résolution de ce conflit, l'un des plus tragiques et le plus douloureux de l'histoire du Moyen Orient - et même du Monde entier. Nous vous demandons solennellement d'avoir le courage et la perspicacité nécessaires pour écouter non pas l'une des parties mais les deux, en prenant en compte les intérêts des personnes concernées, et non ceux de la géostratégie et de la finance : de comprendre la situation telle qu'elle se vit sur le terrain, par des gens ordinaires.

La leçon que nous devons tirer de cette terrible guerre à Gaza est qu'il faut absolument que le conflit entre Arabes et Israéliens cesse; que les Palestiniens comme les Israéliens doivent accepter la version de l'histoire de l'autre ; qu'ils doivent accepter de voir que leurs avenirs sont inter-dépendants et ne peuvent se construire dans la paix que dans deux Etats vivant côte à côte - comme voisins et non comme ennemis. L'occupation militaire et les colonies juives illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ne permettront jamais les relations pacifiées et amicales auxquelles tous les peoples épris de paix aspirent. Les souffrances infligées à des civils et les actions guerrières ne permettront jamais de sortir du conflit et, comme le passé l'a amplement démontré, ce n'est pas par ces moyens qu'on pourra sécuriser les populations et construire une paix durable. Il est plus que temps pour qu'une diplomatie volontariste occupe le devant de la scène, que de vraies négociations prennent la relève, et nous attendons de vous, Monsieur le Président, que vous preniez les commandes d'une telle initiative.

Les leçons de l'histoire

Cher Président-Elu Obama,
C'est à vous qu'échoit une mission spéciale en vue de la paix au Moyen-Orient. Quoique le fardeau de la crise financière qui menace le monde risque de peser très lourd sur vos épaules, une avancée véritable vers une paix juste, qui mettrait un terme au conflit entre Pays arabes et Israël vous apportera, à vous et à votre grand Pays, une reconnaissance sans pareil. L'Histoire marquera d'une pierre blanche un exploit parmi les plus glorieux des Etats-Unis, à mettre sur le compte d'un Peuple épris de liberté. Les relations passés entre le Peuple américain et notre Peuple palestinien ont été riches et variées, pleines d'une reconnaissance mutuelle et empreintes de compassion. Depuis la Commission Crane, qui a visité la Palestine en 1919 à la demande du gouvernement américain, (quand on entendit des Palestiniens exprimer leur admiration pour les Etats-Unis et leur désir de l'avoir pour Puissance mandataire), jusqu'à nos jours, le soutien et la solidarité de nombreux citoyens américains, et de nombreuses églises et organisations américaines ne nous ont jamais manqué. En particulier lors de l'exode massif de réfugiés palestiniens suite à la guerre Israélo-palestinienne de 1948, d'importants segments de l'opinion publique américaine se sont émus de notre malheur, en tant que peuple dépossédé de sa terre. Cette tradition de compassion, de souci et d'identification avec notre cause a souvent été tenue dans l'ombre, Monsieur le Président, et ceci pour de multiples raisons.

Il est temps que cela change, Monsieur Obama, il faut que cela change si cette terre sainte et pourtant déchirée et meurtrie peut un jour offrir à ses enfants une vie normale et un espoir d'avenir. La Paix en Terre Sainte ne serait pas seulement une aubaine pour ceux qui l'habitent, mais un atout définitif pour la stabilité et la paix dans le monde. Notre Peuple palestinien est prêt, lui, pour la paix, mais il ne voit aucun résultat encourageant couronner les efforts de ceux de ses responsables politiques qui ont voulu engager leurs homologues israéliens en ce sens. Les négociations sans fin n'ont abouti à aucun résultat concret. Certains, parmi nous, en sont venus à penser qu'Israël ne désire pas sincèrement une paix et ne comprend que le langage de la force. Ce qui se passé à Gaza aujourd'hui favorise ce genre d'arguments. Bien que je veuille prendre en compte le dommage et la peur occasionnés aux civils israéliens par les roquettes du Hamas, il ne faut pas oublier que c'est l'occupation militaire des territoires palestiniens par Israël, et dans le cas de Gaza, l'encerclement et l'étouffement exercé sur ce petit bout de terre par l'Etat israélien, qui sont la cause véritable d'un conflit qui perdure. La Bande de Gaza subit depuis de longs mois un blocus impitoyable qui donne aux gazaouis le sentiment d'être dans une « prison à ciel ouvert ». Le test, Monsieur le Président, sera pour vous et votre administration de voir comment votre charisme et votre perspicacité pourront mettre en oeuvre un rapprochement, désiré par beaucoup ici, et inaugurer le long processus de guérison qui sera nécessaire après une si longue histoire de guerre, de violence et de vengeance. Vous avez une merveilleuse capacité, Monsieur le Président, de parler non seulement aux esprits mais aux coeurs, dont nous aurons besoin pour insuffler à tous une vision nouvelle.

L'espoir du peuple palestinien

C'est mon espoir, et j'en suis sûr, l'espoir de tout le Peuple palestinien, que vous apporterez à la résolution de nos problèmes vos qualités d'Homme d'Etat considérables, et que vous mettrez tout votre coeur à apporter la paix et la stabilité à notre Terre Sainte comme à tout le Moyen Orient. Au cas où ce grand espoir ferait faillite, Monsieur le Président, l'avenir ne nous apportera que la continuation de ces confrontations militaires, avec tout leur cortège de malheurs. En ce cas-là, nous tous, Israéliens et Palestiniens, nous continueront de vivre ce cycle infernal de violences insensées et sans fin. Votre élection en elle-même indique que le Peuple américain est prêt pour un changement. Nous Palestiniens, aussi, nous sommes prêts pour un changement, prêts pour la paix.

Cher Monsieur Obama,
Votre élection à la Présidence des Etats-Unis nous remplit d'espérance, ici en Palestine. Puisse notre futur marquer un tournant, et sous vos mandats que la Palestine obtienne un Etat viable et indépendant ! Puisse notre pays se consacrer à la réhabilitation et à la reconstruction, déterminé à vivre en paix avec ses voisins ! C'est votre propre détermination qui pourra faire advenir ce futur. J'ai toute confiance que vous ne nous décevrez pas. Vos propres succès seront nos succès à tous, toute nationalité, culture et croyance confondus. Je souhaite ardemment que l'inspiration que vous avez déjà donné à des millions d'Américains puisse se communiquer aussi à mon people. Un grand nombre de Palestiniens et d'autres populations de la région sont prêts à vous apporter leur soutien. Ils attendent que vous leur montriez le chemin.

Sincèrement, Dr. Bernard Sabella


Message des responsables
de la maison islamochrétienne
le 8 janvier 2009


Devant le drame de Gaza, nous ne pouvons manquer de formuler trois convictions.

1) Quoi que l'on pense des responsabilités devant les actes de barbarie d'aujourd'hui, nous voulons souligner que la paix n'est pas possible tant que l'injustice faite au peuple palestinien depuis 60 ans n'est pas reconnue.

2) En ce qui concerne les responsabilités, il n'est pas possible d'oublier le rôle joué au Proche-Orient, par l'Occident depuis 1916. Cette année-là des accords secrets entre la Grande Bretagne et la France décidaient le partage du Proche-Orient contrairement aux accords conclus en 1914 entre la Grande Bretagne et le monde arabe représenté par le Shérif Hussein. Ce mépris de la parole donnée était le premier pas d'une série de coups de force dont le moindre ne fut pas celui du 29 novembre 1947 où les Nations Unies décidaient le partage de la Palestine sans que ses habitants soient le moins du monde consultés. A une époque où la mémoire est devenue un devoir, il faudrait rappeler tous ces événements plus en détail.

3) On peut reprocher au mouvement Hamas de justifier son action en se référant à la volonté de Dieu. En revanche, les chrétiens doivent se garder de la même erreur. Quoi que l'on pense de la politique d'Israël aujourd'hui en Terre Sainte, on ne peut recourir à la Bible pour justifier l'injustice faite à un peuple expulsé de la terre de ses ancêtres.

Nous nous sommes tournés vers Monseigneur Daucourt, l'évêque de Nanterre, pour lui dire notre étonnement devant l'appel à la paix de Monseigneur Stenger, Président de Justice et Paix. Nous regrettons, en effet, que ce texte ne fasse pas allusion à l'injustice qui est à la source de ce conflit tragique.

Saad Abssi, Mohammed Benali, Christine Fontaine, Michel Jondot


Appel aux intellectuels du monde entier
"Ce que l'Occident ne veut pas admettre"
par Mustapha Chérif,
le 4 janvier 2009


Est-il possible d'exprimer une opinion différente de celle qui domine en Occident au sujet de la Palestine? Apparemment cela parait quasi impossible. Les données sont tellement manipulées que même des personnes de bonne foi sont trompées. Tout le monde n'est pas dupe, et les manifestations internationales sont encourageantes ; mais les discours officiels et médiatiques deviennent des armes d'enfermement. Ils empêchent la critique. Le système occidental, malgré la diversité de parole, impose pour certaines questions une seule manière de voir. J'appelle à nous interroger sur ce que l'Occident refuse d'admettre. A Gaza ce n'est pas une guerre comme les autres, ni une agression banale ; mais cela a trait à l'avenir du monde. Le droit régira-t-il les relations internationales ou la loi de la jungle ?

Tout être objectif ne peut qu'être stupéfait des réactions des autorités en Occident, qui prétendent que cette agression est « défensive », et, dans le meilleur des cas, mettent sur le même plan les parties en présence, en occultant l'injustice dont souffre le peuple palestinien depuis 60 ans. Qui reconnaîtra qu'il y a des oppresseurs et des opprimés, des colonisateurs et des colonisés, des agresseurs et des agressés ? Tout appel à la paix qui ne s'accompagne pas d'un discernement et d'une dénonciation de l'injustice ne peut être entendu. Le mythe grossier d'un encerclement d'Israël ne peut plus tenir. Après des années de tergiversations et de guerres, car le monde arabe est innocent des crimes commis durant la deuxième guerre mondiale à l'égard des juifs; en 1979 le plus grand pays arabe l'Egypte a signé un accord de paix. Suivi en 1996 par la Jordanie. Depuis 1991 lors de la Conférence internationale de Madrid la volonté de paix des arabes basée sur le recouvrement des territoires occupés depuis juin 1967 était évidente. En 1993 les autorités palestiniennes ont accepté le processus de paix, sans garantie d'édifier leur Etat. Depuis ils survivent dans une prison à ciel ouvert, bantoustans qui forment à peine 8% des territoires qui leur reviennent. En 2002, à l'unanimité, les 22 pays arabes soumettent une solution diplomatique de normalisation, qui est confirmée à chaque sommet. A tout cela les USA et Israël ont toujours préféré le langage de la force.

Cette tragique injustice s'est aggravée. A force d'exploitation des crimes commis par des groupes politico-religieux manipulés, poussés au désespoir et apparentés à l'islam, l'Occident, depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et plus encore après le « 11 septembre 2001 », s'est inventé un nouvel ennemi, et pratique l'amalgame, pour faire diversion aux impasses politiques. Contrairement à ce qui est colporté, l'immense majorité des musulmans, de par le monde, rejette l'instrumentalisation de la religion et l'islamisme qui sont l'anti-islam. De plus, en Palestine c'est un problème de décolonisation. Face à la brutalité de la répression, l'attentisme de la plupart des élites, et des autorités morales et religieuses, en Occident, sont inadmissibles. Le Pape lui-même n'intervient pas, alors que trois jours avant, à l'occasion de Noël, il appelait à la paix au Moyen Orient. La peur rend-elle à ce point muet, aveugle et sourd et partant complice? Les islamophobes ne mettent l'accent que sur le terrorisme des faibles et non celui des puissants. Pire, toute critique des crimes de guerre d'Israël est assimilée à de l'antisémitisme. Terrorisme d'un puissant régime doté d'armes de destructions massives, Etat pas comme les autres, aux frontières inconnues, qui agit dans l'impunité, contre une résistance légitime, lorsqu'elle défend le droit à la vie libre et vise des forces armées d'occupation ; contre un terrorisme des faibles lorsque ce dernier cible des civils.

Que faire, en sachant que les régimes arabes sont inertes, ou complices? Il s'agit de dénoncer l'injustice, que le monde occidental laisse faire, sans oublier que des non-musulmans de tous pays sont solidaires des palestiniens. Comme il y a trois ans, suite à l'agression contre le peuple libanais, tout non-musulman doit comprendre pourquoi c'est révoltant. L'actuelle guerre, air, terre, mer, d'une puissance militaire terrifiante avec près de 500 tués palestiniens et plus de trois mille blessés, démontre que nous sommes dans un début de "solution finale" pour liquider le peuple palestinien, et partant de la notion de liberté dans le monde. Après un long blocus, c'est la continuation du Mur de l'apartheid en Cisjordanie, des exécutions extrajudiciaires, des crimes de Sabra et Chatilla, de Jenine, de Naplouse... Mener des représailles, contre des opérations de très faibles amplitudes comme le lancement de roquettes, par des actions de guerre totale et de destruction massive prouve que ce qui compte ce n'est pas le prétexte mais un projet féroce de domination. Les pays européens ferment les yeux, et demandent aux victimes, coupées du monde et réduites à des conditions inhumaines, de reconnaître leur bourreau. Cette politique inique est vouée à l'échec. A Gaza, tous les Palestiniens résistent et vont se battre. Les soutenir c'est défendre la dignité humaine.

Quelle folie que cette guerre perpétrée par Israël. Comment des sionistes peuvent-ils croire que c'est en semant la mort et la haine et en maintenant un peuple sous un déluge de feu qu'ils obtiendront la paix et la sécurité? L'âme sioniste ne semble pouvoir vivre que dans le bellicisme. Ce sont les prophètes bibliques qui sont trahis, c'est le judaïsme qui est trahi. Tout comme le Prophète est trahi à chaque fois qu'un « islamiste » tue un innocent. Le problème n'est pas « Hamas », mouvement de résistance, choisi démocratiquement par les Palestiniens, qui n'a jamais commis d'attentats en dehors du territoire de l'occupant, même s'il a fait des fautes et que son idéologie est contestable, rien ne fera plier la volonté de liberté des Palestiniens. Un million de résistants, renaîtront des cendres de Gaza. Sans justice il ne saurait y avoir de paix. L'impunité détruit l'image de l'Occident moderne et creuse la tombe de l'actuel « ordre mondial ». Que les êtres épris de justice assument leur responsabilité. Sinon plus rien n'aura de valeur. Quel est le refoulé de cette guerre que l'Occident ne veut pas voir? Qui a pris le monde en otage ? Avant que l'humanité ne sombre, dites-le nous.

Mustapha Chérif est philosophe,
président du Forum des Intellectuels Algériens.


Un message de Père Elias Zahlaoui
damas, le 27 décembre 2008



Samedi 27 décembre, 12h.
Le Père Elias Zahlaoui, prêtre melkite à Damas et ami très proche
de notre association, vient de nous joindre par téléphone.
Il nous demande de communiquer le plus largement possible ce message :

" J'ai sous les yeux les massacres qui ont lieu en ce moment à Gaza :
jamais l'humanité n'a connu une boucherie aussi délibére.
Déjà 155 morts et 450 blessés graves, et les bombardements continuent!
De toutes mes forces, j'appelle les gouvernants français
et les responsables de l'Eglise de France :
qu'ils parlent !
Qu'ils supplient Israël de mettre une limite à la barbarie.
Evêques de France, appelez l'Evêque de Rome. Qu'il mette au moins le pied à Gaza !
Evêques de France, ne renouvelez pas la lâcheté des années 40.
N'attendez pas le temps de la repentance!
Les chrétiens arabes du Proche-Orient se trournent vers vous avec confiance."

Pouvez-vous diffuser le plus amplement possible ce message,
en particulier à tous les élus
et tous les responsables religieux que vous pouvez connaître?
Merci.

Saad Abssi, Mohammed Benali, Christine Fontaine, Michel Jondot


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